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LA TAXE SUR LA NICOTINE EN SUISSE, RIEN NE VA!

Le gouvernement Suisse a décidé d’une taxe de 20 centimes par millilitre de e-liquide nicotiné ce qui représente une taxe de 2 CHF sur un flacon de 10ml.

En parallèle, une taxe de 1 CHF par millilitre a été décidé sur les tristement célèbre “PUFFS” (cigarette éléctronique jetable) afin d’en réduire l’attrait auprès des plus jeunes et qui porterait le prix de ce genre de produit à 10 CHF en moyenne.

RIEN NE VA!

La proposition de taxe sur la cigarette électronique doit être sérieusement revue, car elle soulève plusieurs préoccupations légitimes. Il est clair que le but initial a été détourné et qu’elle n’atteindra pas son objectif de cette manière.

LA CIGARETTE ÉLÉCTRONIQUE JETABLE

Tout d’abord, il est important de noter que la taxe proposée, qui augmente le prix d’une “puff” contenant 2 ml de e-liquide nicotiné de 8 CHF à 10 CHF en moyenne, semble insignifiante au regard du pouvoir d’achat en Suisse. Par conséquent, il est peu probable qu’elle ait un effet dissuasif réel.

Ainsi, la proposition perd son objectif de dissuasion et devient simplement une mesure punitive sans justification valable.

NE NOUS TROMPONS PAS DE CIBLE

Plutôt que de se concentrer uniquement sur la taxation des « puffs » jetables, il convient de mettre l’accent sur les aspects environnementaux de ces produits. Les batteries rechargeables présentes dans ces dispositifs ont une durée de vie d’au moins un an si elles sont rechargées quotidiennement, ce qui soulève des préoccupations écologiques majeures.

Ainsi, il serait plus approprié d’interdire les appareils qui ne peuvent pas être rechargés et qui contiennent des éléments qui se dégradent non remplaçables, comme la partie contenant le e-liquide, afin de réduire l’empreinte environnementale de ces produits.

PROTÉGER NOS ENFANTS

En ce qui concerne la protection des jeunes, il est évident que l’interdiction de la vente aux mineurs est nécessaire pour tous les produits susceptibles d’entraîner une dépendance.

Cependant, il est tout aussi important d’informer et de former nos enfants sur les dangers des substances addictives. Une approche éducative, en expliquant les conséquences de la consommation de produits contenant des alcaloïdes tel que la nicotine, des drogues dures, des drogues douces, de l’alcool, des médicaments, etc., serait bien plus efficace qu’une simple interdiction sans explications. Cela éviterait que nos jeunes soient tentés d’expérimenter ces produits, comme cela a pu être le cas pour les générations précédentes.

LA TAXATION DES PRODUITS NICOTINÉS

Concernant la taxation de la nicotine, la manière dont elle est proposée va à l’encontre d’une politique cohérente de réduction des risques. Plusieurs points méritent d’être soulignés à cet égard.

Tout d’abord, sur le plan économique, les avantages deviennent insignifiants et ne motivent pas les fumeurs à considérer une alternative plus saine. De plus, les bénéfices générés par cette taxe doivent être utilisés pour soutenir des politiques de réduction des risques dans leur ensemble, plutôt que d’être alloués à l’Assurance vieillesse et survivants (AVS).

Enfin, la corrélation entre le taux de nicotine et la taxe est dépourvue de fondement scientifique solide. Si l’on suit la logique actuelle de taxation, il faudrait également envisager de taxer le café (qui contient de la caféine qui est de la même famille que la nicotine) de la même manière, en prélevant une taxe de 65 centimes par tasse. Une telle approche serait clairement absurde et injustifiée.

LA CAFÉINE EST AUSSI ADDICTIVE QUE LA NICOTINE ET POURTANT…

Il est également essentiel de souligner que l’argument de la nocivité de la nicotine est fallacieux. En réalité, la nicotine n’est pas plus cancérigène que la caféine, c’est-à-dire proche de zéro. Ce qui rend la cigarette dangereuse, ce sont les produits chimiques nocifs et les risques liés à la combustion. La vapeur produite par la cigarette électronique ne contient aucun de ces éléments nocifs.

Si les alcaloïdes tels que la nicotine, la caféine et la théine étaient cancérigènes, la consommation quotidienne de trois tasses de café présenterait les mêmes risques pour la santé qu’un fumeur.

VERS UNE POLITIQUE DE LA RÉDUCTION DES RISQUES COHÉRENTE

En conclusion, une approche plus juste et plus efficace consisterait à mettre en place une taxe fixe de 5% sur les produits nicotinés alternatifs réputé moins nocif et dont les recettes seraient consacrées à des initiatives de prévention et de réduction des risques. Cette taxe serait basée sur la réalité selon laquelle la vape est 95 fois moins nocive que la cigarette traditionnelle.

Une telle approche équilibrée permettrait de garantir une meilleure protection de la santé publique tout en évitant les conséquences économiques et environnementales négatives associées à une taxe mal conçue et dénué de toute logique.

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